Histoire
C’était comme un hôtel de luxe…
Le sanatorium du lac Édouard était un établissement hospitalier dédié à la lutte contre la tuberculose qui a hébergé jusqu’à 120 patients et 100 employés à son apogée, et qui fût en opération pendant toute la première moitié du 20e siècle (1905-1979). Ce fût le tout premier sanatorium au Québec et il demeurera au fil du temps un des plus huppé au monde. Durant plus de 70 ans, le sanatorium du lac Édouard a hébergé des dizaines de milliers de patients, en particulier des jeunes adultes issus des milieux urbains, qui y sont venus par obligation avec un espoir de guérison. En l’absence de vaccin contre la tuberculose, le seul remède connu contre la maladie à cette époque était le repos, le grand air pur, une saine alimentation et un état contemplatif. Sur ce site enchanteur, ils étaient tous réunis pour lutter ensemble contre la mort, dans une état d’esprit d’entraide et de soutien propice à créer des liens uniques entre les malades. Au SAN, tout était mis en oeuvre pour que les patients soient traités aux petits soins et qu’ils récupèrent dans un environnement paradisiaque, qui s’apparentait plus à un lodge de vacanciers qu’à un hôpital.


Un village auto-suffisant
Le sanatorium du lac Édouard dont la construction a commencé en 1905 a été bâti en suivant les plans de meilleurs établissements au monde à cette époque. Plusieurs vagues de construction se sont succédées entre 1905 et 1930 pour constituer littéralement un village entier. Cet ensemble destiné à la guérison était constitué d’une vingtaine de bâtiments qui avaient chacun une fonction particulière. L’isolement du site accessible seulement par train nécessitait la mise en place de toutes les infrastructures nécessaires au maintien du confort d’une véritable communauté isolée. Entourant les édifices qui servaient de salle de cures pour l’hébergement des malades, on y trouvait un immense château d’eau, une chaufferie avec une longue cheminée, une grande buanderie, une école pour les enfants des employés, une grande chapelle, une infirmerie, la Ruche qui logeait les infirmières, des caveaux souterrains, une ferme agricole et ses dépendances ainsi que plusieurs habitations luxueuses qui hébergeaient les employés sur le site. Il y a avait même une grande salle de spectacle luxueuse avec un cinéma au sous-sol de l’aile Couillard qui avait été offert à l’établissement par un grand metteur en scène de Broadway tombé amoureux du lac Édouard.


Quebec & Lake St-John Railway
En 1888, le tout premier chemin de fer à rejoindre le nord du Québec arrive au Lake Edward, qu’on appelait autrefois le Lac des Grandes Isles. Ce chemin de fer visait à relier la Ville de Québec au lac St-Jean le long de la majestueuse rivière Batiscan. À la même époque que la conquête de l’Ouest américain, on découvre les territoires éloignés et on y exploite leurs richesses, avec ce »cheval de fer » qui permet d’accéder à un vaste territoire qui était jusque là isolé du reste du monde à des semaines de canot. Le long du chemin de fer, de grands hôtels de luxe sont construits pour y recevoir des touristes en quête de plein air et de dépaysement. Le Laurentides House est construit au lac Édouard et le Grand Hôtel Roberval au Lac St-Jean, faisant de la région dès 1890 un haut lieu du tourisme de plein air et d’aventure en Amérique.


Canadian Adirondacks
La venue du train à vapeur en plein coeur de ce territoire naturel d’une grande beauté attira une ordre de touristes de l’étranger, en particulier les riches américains de la Côte Est qui en on fait leur paradis d’été. Ils appelaient la région les Canadian Adirondak et ils venaient y passer leurs vacances en plein coeur de la forêt boréale, en quête du plus grand panache et de la truite mouchetée la plus colorée en y dormant sous la tente et en pagayant de lac en lac. Le Lake Edward deviendra alors un lieu de mythes et de légendes dont les pêches miraculeuses étaient vantées par les plus grands troubadours américains comme Kit Clark et Adirondak Murray. C’était le début du mouvement ‘outdoor… »

