Dans la première moitié du 20e siècle, chaque rang ou petit village avait sa modeste école de bois, souvent à une seule pièce. On y retrouvait tous les enfants du voisinage, de la première à la septième année, assis côte à côte sur des bancs de bois, face au grand poêle qui chauffait lentement l’hiver venu.
C’est une seule institutrice, parfois appelée « maîtresse d’école », qui faisait tout : l’enseignement, le ménage, l’allumage du feu, et même la surveillance du midi. Elle devait parfois loger chez l’un ou l’autre des parents d’élèves, et son autorité ne se discutait pas. Chaque matin commençait par une prière, suivie d’un chant patriotique, et les élèves devaient se tenir droits, bien coiffés, avec des mains propres. Une faute d’orthographe ou une étourderie pouvait valoir une tape sur les doigts avec la règle.
Entre les dictées, les cahiers d’écriture et les leçons de morale, l’école de rang transmettait bien plus que des connaissances : elle apprenait la discipline, la solidarité, et la fierté d’apprendre. C’était un monde à part, simple et rigoureux, que beaucoup de grands-parents évoquent aujourd’hui avec émotion.